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La période d'occupation 1940-1944 avait été un long sujet de recherches pour une précédente causerie; il est évident que pour la Première Guerre Mondiale le sujet est tout autre puisque fort heureusement les allemands n'ont jamais gagné la course à la mer qu'ils avaient commencé dès 1914.

 

La vie de notre localité durant la première guerre mondiale a toutefois été marquée par une autre forme d'occupation puisque Guînes a été ville de garnison pour l'armée belge de 1914 à 1917.

Le travail ainsi réalisé est en quelque sorte une espèce de chronique de la vie locale du début du siècle.

Les recherches ont été effectuées à partir de différents ouvrages, travail de recherche également aux archives municipales mais surtout une grande partie de ce qui va vous être raconté ce soir est extrait d'un petit carnet de notes écrit par un guînois entre 1909 et la fin des années 20. C'est à Eugène Brouttier que je fais ici allusion, lequel était clerc de notaire à Guînes. Il occupait ses loisirs à peindre et à dessiner. Les filles de M Brouttier ont d'ailleurs laissé au musée de Guînes de nombreuses œuvres réalisées par leur père.

 

 

    Le carnet de notes manuscrites d'Eugène Brouttier commence donc au 1er septembre 1909.

    Nous sommes encore loin des événements de la Grande Guerre mais il est intéressant de noter que ce jour-là ont commencé les travaux de changement et de remplacement des tramways hippomobiles pour ceux à traction électrique.

     

    La ligne électrique commence au niveau des Fontinettes, à Calais, et fait place à une ligne primitive installée en 1885. En début d'année 1910, le tramway électrique est opérationnel des Fontinettes à la Planche-Tournoire, il faudra encore deux mois afin que le réseau arrive au Batelage. La fréquentation des voyageurs est importante. La fête inaugurale a lieu le dimanche 1er mai 1910.

     

Parmi les événements de cette année 1910 figure également la première sortie de la Musique municipale réorganisée par Edouard Mantez, son nouveau chef et qu'un nouveau médecin, le Docteur Matringhem, originaire de la région de Gravelines, vient s'installer à Guînes. Le docteur Matringhem succède au docteur Brunelle qu'il a fallu conduire dans un asile d'aliénés à Armentières. En fin d'année 1910, c'est la Société de gymnastique catholique, la Jeanne-d'Arc qui défile en ville en compagnie de sa propre société de musique. Monsieur Hiart, chef révoqué de la Musique municipale, dirige les musiciens.

 

En février 1911, on enterre à Guînes une personne bien connue dans la ville et ses environs, c'est Alphonsine Verne, la marchande d'allumettes soufrées. Cette brave dame qui faisait plusieurs fois la route entre Guînes et Calais chaque jour était devenue aveugle à la fin de sa vie.

Durant l'été 1911, une affaire enflamme la vie locale, en raison du comportement de Monsieur MALRAS, directeur du pensionnat de l'Etoile. A la veille de la distribution des prix, le directeur d'école s'est enfui en laissant un passif de 30.000 F, de plus le Parquet de Boulogne enquête chez le dénommé MALRAS, pour attentat aux mœurs sur certains de ses élèves.

 

 

Nous voici en mai 1912 pour les élections municipales. La quasi-totalité de la liste du maire sortant, NARCISSE BOULANGER, est élue dès le premier tour, à l'exception du premier adjoint, M. RENAULT, lequel sera battu au second tour par un candidat républicain socialiste, M. BOULANGER-LAMARRE. Ce petit revers n'empêchera pas l'élection au fauteuil majoral de NARCISSE BOULANGER, le 19 mai. La musique municipale, dirigée désormais par EDOUARD VERNE donnera un concert dans la foulée avant que la Société de gymnastique catholique, la Jeanne d'Arc ne traverse à son tour la ville en compagnie de sa musique.

Pour en revenir à l'ambiance municipale, il m'est permis de dire ici, (le temps a fait son œuvre et il y a prescription !),que Eugène Brouttier est assurément un supporter ou un sympathisant de Narcisse Boulanger. Eugène Brouttier relate un petit événement local politique où Narcisse Boulanger s'en sort à son avantage au détriment de Boulanger-Lamare, considéré comme socialiste et qualifié de bourgeois. C'est dire toute l'influence politique d'un Narcisse Boulanger sur l'esprit de la population, lequel Narcisse n'avait rien d'un socialiste mais symbolisait la bourgeoisie locale.

 

 

Un peu plus loin, dans ses notes, BROUTTIER souligne avec amusement le duel à distance que se livrent les associations locales qui oeuvrent dans des disciplines identiques mais sous une bannière politique différente. C'est le cas pour la société de gymnastique LA PATRIOTE et la société "LA JEANNE-D'ARC", sans oublier les rivalités musicales qui opposent la musique municipale et les batteries et fanfares des sociétés de gymnastique.Chaque retour de compétition ou de festival est l'occasion d'une petite fête où chacun veut rivaliser dans son domaine artistique ou sportif.

 

En septembre 1912, il faut saluer la réussite d'un concitoyen de Guînes, M. PIERRU, dit BOBO, dans son organisation d'une ducasse de quartier dans le boulevard Blanchard. La ducasse de l'Avenue Auguste-Boulanger, un mois plus tard, est également très réussie.

En fin d'année, une sage-femme de Guînes, est arrêtée par les gendarmes et conduite à Calais sous l'inculpation d'avortement. Plus tard, elle sera condamnée en Cour d'Assises, à cinq ans de prison, toujours sous l'inculpation d'avortement.

Pendant ce temps-là, l'ancien directeur du pensionnat de l'Etoile passe lui aussi en Cour d'Assises pour attentat aux mœurs sur ses élèves. Il est condamné à quatre ans de prison. C'est une évolution des mœurs et de la jurisprudence de la société française qu'il convient ici de souligner.

 

En 1913, la crise économique s'accentue et touche rudement la ville de Guînes. On relève 47 maisons vides à GUINES par suite du départ de ses habitants pour Calais, Boulogne, la région des Mines. La plupart de ces immeubles mis en adjudication ne trouvent pas preneurs faute d'offres.

Petite embellie dans cette grisaille économique : l'ouverture dans la rue Joseph d'une fabrique de plumes à écrire, sous l'égide d'une société de Boulogne-sur-Mer, la fabrique BLANGY-POURRE et Cie.

Au début du siècle, la ducasse du Bois était déjà instaurée, mais c'est à partir de 1913 qu'on décide d'en fixer le jour au Mardi suivant le premier dimanche d'août. Le 15 octobre 1913, la rue du Soleil devient rue Massenet, en mémoire du musicien qui vint régulièrement chercher son inspiration à Guînes.

Nous voici en mars 1914 et Narcisse Boulanger, fort de ses mandats de maire et conseiller général, renouvelle sa candidature au poste de député. Il est opposé à trois autres candidats dont un ancien cabaretier de Herbinghem, le dénommé LANNOY, dit FRANCO. NARCISSE BOULANGER sera élu après deux tours de scrutin.

Le 4 mai 1914, l'usine à plumes ouvre ses portes avec deux ouvrières.