La cité guînoise

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BALADE PATRIMONIALE DANS LA CITE  DE GUÎNES

Une conférence de Eric BUY -  Société Historique de Guînes-


 

A l’occasion de la journée consacrée aux associations historiques du Calaisis,  Coulogne a bien voulu accueillir la Société historique de Guînes, représentée par son président, M. Eric Buy,  pour une balade au fil des rues de la cité guînoise , laquelle ne manque pas de repères historiques glorieux  mais aussi quelques références à caractère plus local, nichées parfois même dans la « petite histoire ».

 

Le musée de Guînes

 Compte-rendu de la Société historique de Coulogne

 

Notre guide a d’abord présenté son association en quelques mots, rappelant au passage qu’elle avait été fondée en 1957.

Puis, il a tracé les contours de son circuit, expliquant que les découvertes allaient se faire au fil des rues et non pas d’après un ordre chronologique.

 

 

Suivons le guide !

 

La mairie de Guînes

 

 Avec la complicité de Jean-Louis Bodart pour la partie « photos et illustrations » , Eric Buy a d’abord rassemblé l’assistance sur la place Foch de Guînes, face à la mairie. L’opportunité pour le narrateur de présenter le parcours historique établi sur la base d’anciens plans anglais de la ville, conservés au British Museum de Londres.

 

Les vestiges d'un château-fort:

 

 Rien d’extraordinaire à cette présence de plans anglais pour Guînes puisque nos voisins britanniques sont restés maîtres  de tout le Calaisis durant plus de deux siècles. Ces plans anglais ont permis d’avoir une bonne connaissance du château de Guînes sans oublier de mettre l’accent sur un type de fortifications appelées Bolworks, de la période début 16ème siècle, destinés à renforcer les défenses du château. E Buy a ainsi poursuivi : « la cour intérieure du château - il est même plus juste de parler de forteresse - correspond approximativement à la Grand’Place actuelle. La maison seigneuriale était située sur l’emplacement du lycée Jean-Bosco ; toujours côté ouest, un pont reliait la cour du château au donjon, autrement dit le site de la Tour de l’Horloge ; ce pont surplombait la rue du Château qui était alors un fossé ».

Plan de Guînes

Il poursuivait ainsi : «  en 1558, Guînes et tout le Calaisis sont repris aux Anglais par les troupes du duc de Guise ; le château est alors complètement démantelé, le niveau de démolition fera remonter la place de quelques mètres ! »  Voilà qui explique que, pour trouver des vestiges de l’antique château féodal, il faille chercher dans le sous-sol de la cité, allant même jusqu’à quasiment deux niveaux de cave ! C’est le cas dans un café de la place, le duc de Guise, (vraiment bien nommé), où l’on peut encore admirer des murs en place du château.

 

Sur la place de Guînes, le café "Le Duc de Guise"

 

Il y a là deux éléments d’architecture d’époques différentes mais fort intéressants. On pénètre dans une vaste cave en briques rouges, (19ème), mais en passant sous une monumentale porte en pierre calcaire blanche qui a pu être datée du 13ème siècle. La particularité de cette porte réside dans le fait que ses pierres sont  taillées grossièrement alors qu’elle est censée être orientée vers la cour intérieure du château. A deux pas de là se trouvent trois espaces bien distincts, sortes de soutes à provisions,  toutes en excellent état,  datées du 16ème siècle, (eu égard à la technique de construction) et donc contemporaines de la fin de l’occupation anglaise du 16ème.

Porte

Cellier

 

Ces vestiges peuvent sembler bien ordinaires mais ce sont là deux éléments rares de constructions qui « baignent dans leur jus » d’époque, loin des niveaux de démolition que l’on a trop coutume de trouver ! Il existe évidemment bien d’autres vestiges du château dans le sous-sol de la Grand’Place mais ils ont été démolis au moment de travaux récents ou alors murés et devenus inaccessibles par la volonté des propriétaires d’habitations.

 

La mairie de Guînes

 

Petit coup d’œil en passant à la mairie et sa façade Empire ; une très belle réalisation de l’architecte Pichon, en 1864. L’occasion de rappeler que la mairie de Guînes a longtemps été itinérante entre les 18 et 19ème siècles, avant que les édiles locaux ne consacrent un premier immeuble à destination de mairie sur quasiment le même emplacement, en 1812. Dans cette maison commune, une vente a lieu à l’étage de l’immeuble en 1825 mais il y a tant de monde que le plancher s’effondre et que de nombreux blessés sont à déplorer. Il faut déjà penser à reconstruire et ce sera donc le cas en 1864, sous le mandat de M. Barthelemy d’Angerville.

Premier hôtel de ville de 1812 à 1862

 

le monument aux morts

Il serait injuste de quitter cette place sans évoquer le monument aux morts inauguré en 1921, à la gloire des enfants de Guînes tombés lors de la 1ère Guerre mondiale.

 

De 1921 à 1940

De nos jours

 

Il est l’œuvre du sculpteur calaisien Lescieux. Au moment de son inauguration, le monument représentait Marianne, symbole de la Nation, soutenant de son bras gauche un valeureux Poilu, tandis que du bras droit Marianne terrassait d’un coup de glaive un aigle tombé à ses pieds. Cette représentation de l’Allemagne vaincue en 1918 n’a évidemment pas été du goût de l’envahisseur de 1940 qui fit sauter cette partie du monument. En 1950, grâce aux dommages de guerre, le monument fut restauré par ce même Lescieux, toujours vivant, et qui remplaça le glaive par un rameau d’olivier ; autres temps, autres mœurs… et surtout un état d’esprit fort différent.

 

Un temple à Guînes!

Avant de rejoindre le quartier du Batelage par la ruelle Flament, les visiteurs se sont  arrêtés un instant face au garage Lemaire, dans la rue Joffre. Aucun vestige historique à apprécier en cet endroit, mais un emplacement fort important dans l’histoire locale puisque se trouvait là l’ancien temple protestant de Guînes. Lorsque le Calaisis redevint français au départ des Anglais, de nombreuses familles huguenotes vinrent s’y installer, sachant trouver dans le Pays Reconquis un havre de paix où ils pourraient librement exercer leur religion. Ces nouveaux arrivants, l’historien Landrin les qualifie ainsi : « ces familles ne sont pas riches mais elles apportent la vertu, l’intelligence, l’habileté, l’esprit d’indépendance, et veulent gagner honnêtement leur vie ».

Entre la rue du maréchal Joffre et la place

Le pourcentage de la population protestante à Guînes est estimé à 25% d’après les registres d’état civil consultés entre 1668 et 1685. Un temple sera construit à Guînes de 1598 à 1602, avant un second édifice bien plus important en 1619 ; il pouvait accueillir, dit-on, jusqu’à 3000 personnes ! Il avait la forme d’un trapèze avec des galeries.

Emplacement  de l'ancien temple au Garage Lemaire

Le premier pasteur de Guînes est Jean-Baptiste Bugnet qui vient s’installer dans la localité en 1623 ; le dernier est Pierre Trouillard, exilé en 1687, après avoir résisté deux ans à la Révocation de l’Edit de Nantes. Les protestants guînois avaient alors rejoint des terres plus hospitalières, allant s’exiler jusqu’aux Etats Unis, en Afrique du Sud, etc…

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Nous arrivons dans le quartier du Batelage.

Un essai cartographique inspiré du 10ème siècle nous restitue une ligne de côte non stabilisée et des îlots émergents ici et là. Guînes est en bordure de mer et l’eau de mer qui  entre dans les basses terres vient se mélanger à l’eau douce qui provient de la rivière de Guînes.

 

Les rivages anciens

 

Le Batelage, au 19ème siècle,  grâce au transport de marchandises par voie d’eau, fut le poumon économique de Guînes. Les attelages amenaient des pierres des carrières de la région de Marquise, du bois et même du charbon qui parvenait de Hardinghen et de Fiennes. Signalons que, sur l’emplacement de l’habitation de la famille Lefebvre, situé à la jonction des eaux venant des puits artésiens de Bien Assise, des basses terres de Hames-Boucres et des sources du centre ville, se situait un moulin dont la présence très ancienne est attestée par les plans anglais puis au travers les archives notariales. 

 

 

 

rue Baudouin

 

Après 1558, il passe en roture au roi de France. Son 1er concessionnaire s’appelait Claude Flahaut, lequel exerça également les fonctions de mayeur, autrement dit de  maire,  à Calais.

 

 

Le Vincelot débouchant sur le canal de Guînes

A ce stade de la promenade, notre guide pouvait alors préciser : « je me dois également de vous signaler qu’il existe un bras du canal appelé le Vincelot, lequel servait à alimenter de petits canaux, appelés des hables d’où les mariniers venaient charger des marchandises stockées dans des hangars, à l’arrière des maisons de la rue Narcisse-Boulanger. Ces hables existent encore pour certains mais ils ont souvent été bouchés ».

 

 

 

 

 

Plan ancien des hables

Des pensionnats pour jeunes anglais!

Petit arrêt ensuite dans la rue de la Basse-Cour, en face des anciens locaux de la perception. Il faut alors nous replonger en plein cœur du 19ème siècle, à l’époque où les Anglais sont nombreux dans le Calaisis, grâce notamment à l’industrie du tulle. Les représentants de sa Gracieuse majesté pensent également à l’éducation de leurs enfants, car ils sont arrivés avec toute leur petite famille. Ils considèrent que Guînes est un havre de paix verdoyant où leur descendance va pouvoir s’épanouir et étudier. Guînes devient alors une ville à la mode où trois familles vont  se distinguer pour y ouvrir des pensionnats privés pour filles et garçons anglais ; ce sera le cas des familles Popieul, Liborel et Hennequin.

 

Rue de la Basse-Cour

 

En 1841, M. Hennequin ouvre un pensionnat pour jeunes garçons anglais sur l’emplacement donc de l’ancienne perception, et il y fait même ajouter une chapelle anglicane dont on distingue encore un linteau de fenêtre au bout de l’immeuble. La musique occupe une place importante dans l’enseignement dispensé aux 60 jeunes pensionnaires de l’établissement.

Jules Massenet

 

La famille Hennequin est une famille de musiciens, Emma apprend le violon et fréquente le conservatoire à Paris. C’est là qu’elle fait la connaissance de Jules Massenet, jeune compositeur français peu connu à cette époque. Jules Massenet fera alors de fréquents séjours à Guînes, dans la famille Hennequin où, dit-on, il aimait à se produire au piano pendant que Emma faisait entendre sa voix limpide et claire.  Sa venue à Guines l’incitera à participer activement à deux concerts publics dans la ville, en 1862 et 1864.

Leçon de piano

chez les Hennequin

La légende veut que pour composer l’invocation à la nature dans Werther, Massenet est venu s’inspirer sous les frondaisons de la forêt domaniale.

 

Malicieux, Eric Buy ne manqua pas d’ajouter : «  sa muse guînoise fut certainement fort utile à l’inspiration de notre grand compositeur français ». Massenet est mort en 1912 et un an après, les élus de Guînes ont rebaptisé la rue Soleil en rue Massenet. De nombreuses fêtes populaires à l’époque tels les défilés de chars ont été l’occasion de rendre hommage à Jules Massenet.

 

 

 

 

 

 

 

La forêt de Guînes

 

 

Rue Narcisse Boulanger

A travers les ruelles de Guînes, un retour s’opère dans la rue Narcisse-Boulanger afin de passer devant le château du Tournepuits.

 

Rue Narcisse Boulanger

 

Château du Tournepuits : Aujourd'hui

Château du Tournepuis : début XIXème

 

La ferme attenante possède une origine très ancienne puisqu’elle se rattache à l’abbaye Saint-Léonard fondée en 1137 par Emma de Tancarville, épouse de Manasses, comte de Guînes. Cette abbaye était située à l’arrière du château, rue Léo Lagrange et plus précisément sur l’emplacement de l’ancienne gare et du terrain de football.

L’occupation anglaise nous donne l’occasion d’évoquer l’appellation d’origine des lieux, à savoir Turnpick. Après la reprise, château et ferme passeront dans la famille  Du Breuil dont le berceau dans le Val d’Oise avant d’arriver dans le patrimoine de la famille Boulanger. Narcisse Boulanger, maire jusqu’en 1932, fera construire le présent château.

 

Buste de Narcisse Boulanger

 

Narcisse Boulanger a fait partie du conseil municipal durant 50 ans et il a été élu député à deux reprises.

 

Une fabrique de rails de chemin de fer

 

Rue Léo Lagrange

Toujours derrière la propriété, rue de la Gare, était installée une usine qui fabriquait des rails de chemin de fer, (vers 1850). L’usine Bailey et Newman Sherwood,  puis l’usine Morrisson au changement de propriétaire, construisait des rails qu’elle acheminait vers les hables et le Vincelot pour le transport sur canal. Les bureaux de l’usine, transformés en habitation, sont encore visibles dans la rue Léo-Lagrange.

 

 

Le Parcage

 

Place des Poilus

Avenue auguste Boulanger

 

Nous voici dans le quartier du Parcage. C’est dans ce secteur aux portes de Guînes que les animaux étaient en pacage. Il est important de préciser que sur l’emplacement de cette place des Poilus, se trouvait une fortification en forme de trèfle appelée Bolwork par les Anglais.

 

Voilà donc quel était l’emplacement du Bolwork Bray et c’est là que se déroulèrent les combats les plus acharnés pour la reprise de Guînes en janvier 1558.

 

Maquette du Château de Guînes (Musée de Guînes)

 

Le Bolwork défendait l’entrée principale du château et il s’ouvrait ensuite sur une série de 7 ponts levis qui finissaient par déboucher sur la cour intérieure du château.

 

Plan ancien de l'entrée du château

 

On peut remarquer ce système de défense sur les plans anglais, sachant que l’actuelle rue Sidney-Bown correspond approximativement à cette succession de ponts levis. Dans le schéma urbain actuel, le décrochement existe toujours au niveau de la place de la Fontaine.

Petite précision quant à la reprise de Guînes : les combats se déroulèrent du 13 au 21 janvier 1558 ; les 140 défenseurs anglais placés sous le commandement de Lord Grey eurent à faire face à plus de 30 000 soldats et mercenaires emmenés par le duc de Guise.

 

 

                 

Place de la fontaine

 

 

Rue Sydney Bown

 

 

 

Nous allons changer d’époque pour revisiter le 19ème siècle et faire à nouveau référence aux pensionnats anglais et toujours dans ce même quartier du Parcage. C’est sur l’emplacement de l’habitation de M. Hubert Louf, avenue Auguste-Boulanger  que Eugène Liborel avait fait construire en 1832 Albion House, pensionnat  privé pour les jeunes Anglaises.

 

L'ancien pensionnat, Avenue Auguste Boulanger

 

 

Le boulevard Blanchard :

Boulevard Blanchard

 

On peut envisager que c’est  dans ce secteur de l’école Curie-Duquesnoy que Henry 8 a fait installer son palais de Chrystal, au moment de sa rencontre avec François 1er au Camp du Drap d’or ; cet événement au retentissement international se déroulait en juin 1520.

 

L'école Eve Curie

L'oeuvre du peintre Bouterwerk

 

Ce palais, ce préfabriqué (soutenu par des fondations en pierre ou en briques) était fait essentiellement de bois et de verre. La seule représentation connue est l’œuvre du peintre Bouterwerk qui se serait inspiré d’une copie de Holbein, mais la présente œuvre est datée de 1845 ; c’est une commande de Louis Philippe à l’époque où l’on commence à évoquer avec l’Angleterre « l’Entente Cordiale ».

 

 

Cour de l'Ecole Eve Curie

 

Cet emplacement est ensuite destiné pour servir de cimetière aux Huguenots  au cours du 17ème siècle; ils étaient enterrés là bien avant la construction du temple de Guînes. Des travaux ont permis d’exhumer des ossements, comme on le voit sur une photo des années 1960.

 

 

 

 

Blanchard

Evidemment le nom de cette artère guînoise est dédié à la mémoire de Jean-Pierre  Blanchard, aéronaute, natif des Andelys en Normandie qui, le premier a traversé la Manche par la voie des airs en compagnie du docteur John Jeffries, le 7 janvier 1785. La colonne Blanchard, érigée en forêt de Guînes, un an plus tard, rappelle cet événement qui eut un énorme retentissement à cette époque.

 

 

La dernière occupation intéressante des lieux est de nouveau liée aux pensionnats anglais puisque la famille Popieul y fait construire en 1852 un pensionnat pour jeunes garçons anglais, baptisé Britania House. L’immeuble sera longtemps connu sous l’appellation de pensionnat Saint-Louis car il fut ensuite affecté à un établissement privé des frères de Ploarmel.

 

 

Le pensionnat Saint Louis début XIXème

 

Le boulevard Delannoy :

Il est particulièrement intéressant car il permet d’apprécier les vestiges des Remparts de terre de la ville et l’emplacement des fossés, notamment à l’arrière d’une très belle propriété, face à la gendarmerie.

 

Le boulevard Delannoy

Une partie des restes des remparts


Le boulevard doit son nom à François Delannoy, prêtre, qui a fait don à la ville de 25 000 francs qui permirent l’achat du terrain pour y  bâtir l’hospice de Guînes en 1871. François Delannoy donna également 15 000 francs pour l’église du Marais et 10 000F pour le traitement du curé.

 

Nous retournons dans le centre ville par la rue de Guizelin ; c’est le nom  d’une famille très ancienne connue à Guînes depuis le 15ème siècle.

 

Rue de Guizelin

 

Un de Guizelin, Louis Marie, s’est marié en 1715 à Catherine de Jacomel et c’est ainsi que le château de Bien Assise, situé non loin de là, vers la route de Marquise,  est passé dans le patrimoine de la famille de Guizelin. Le domaine de Bien Assise appartenait aux Jacomel depuis le 16ème siècle, date à laquelle les Jacomelli, originaires du Piémont et mercenaires du duc de Guise, s’étaient vu remettre une ferme avec ses terres attenantes pour bons et loyaux services. Jacomelli s’était francisé en Jacomel.

 

Nous voici parvenus à l’église Saint-Pierre, rebâtie en 1822 car la Révolution française avait fortement détérioré l’ancien édifice.

 


Si l’église paroissiale ne possède pas de caractéristiques architecturales particulières, plusieurs éléments de l’intérieur méritent qu’on s’y arrête. Signalons la chaire de vérité datée de 1706 et dédiée à sainte Aldegonde. Œuvre des frères Piette, elle provient de la région de Saint-Omer. Le buffet d’orgue et l’instrument datés de 1824 sont signés par les frères Guilmant.

 

La Chaire de l'église St Pierre es liens

Son buffet d'orgue

 

Ce sont les deux pièces de l’église classées à l’inventaire des Monuments historiques.

 

 

Place des Tilleuls

Nous retrouvons la place des Tilleuls, autrefois le centre de la ville avec son buste du duc de Guise inauguré en 1958.

 

La place des Tilleuls

 

Les puits artésiens, ces affleurements de la nappe phréatique, sont à deux pas de la fresque consacrée au Camp du Drap d’or. En face on peut apercevoir la Tour de l’Horloge et sa motte féodale évoquées au début de notre propos. L’eau du Bassin faisait partie du système hydraulique chargé d’alimenter les douves du château.

 

La Fresque rue du Bassin

Le bassin et ses puits artésiens

 

 

Représentation ancienne de la Cuve

La tour de l'horloge

 

On peut rappeler que le premier à s’être intéressé à ces lieux fut Sifrid le Danois, vers 928. C’est à lui que l’on doit l’édification de la motte de terre,  facile à ceinturer d’une eau qui coulait à profusion.  A son sommet il fit bâtir un premier château, en bois.

 

 

Puis les comtes de Guînes vont y construire un vaste donjon pour leur château en pierre de taille (dès le 11ème siècle) ; les Anglais poursuivirent les travaux (on a retrouvé sur la partie sommitale, à 20cm de profondeur, un donjon à pans carrés contemporain de la fin de l’occupation anglaise), puis le château rasé par les troupes du duc de Guise, on y laissa une maison forte pour le capitaine en charge des lieux.

 

Enfin, en 1763, alors qu’il ne restait rien au sommet de la motte, un commerçant local,  Pierre Lenoir, donna l’argent nécessaire à la construction d’une tour lanterne, la Tour de l’Horloge, destinée à donner l’heure aux habitants du bourg et aux ouvriers occupés dans les champs à proximité. C’était aussi une occasion de montrer que la ville de Guînes existait en dehors de Calais, son organe de tutelle pour la justice et toutes ses affaires administratives. La Tour de l’Horloge était une sorte de construction à valeur revendicative pour l’indépendance de la ville.

Notre balade se termine

Et Eric Buy de conclure : .

"J’espère vous avoir donné l’envie de revenir vous promener à Guînes sur les traces d’une histoire particulièrement riche et pour laquelle j’ai essayé de vous apporter quelques précisions et repères quant au schéma urbain actuel, autrement dit, pour vous aider à comprendre la ville avec ses rues étroites, ses ruelles, son charme ancien ".

 

 

Conférencier :     Eric Buy

Crédit photo: J-L Bodart

Société Historique de Guînes