A
Guînes, il ne se passe pas un week-end sans qu’une association décide
d’organiser une manifestation, qu’elle soit sportive, culturelle ou
encore à caractère festif. Les uns se réunissent autour d’un loto, d’un
concours ou d’un repas, les autres organisent leur assemblée générale ou
leur fête annuelle. Bref qu’il est agréable de voir des amis, ou des
familles venir consacrer un peu de leur temps afin de dynamiser le poumon
associatif qui compose aujourd’hui la ville de Guînes.
Certaines
associations sont aujourd’hui plus que centenaires et ont su au fil des
années acquérir une grande renommée qui dépasse largement les frontières
de notre ville: Je citerais bien-sûr la mythique « Patriote » instituée en
1909 ou encore « la musique de Guînes » créée en 1829
La Patriote en 1923 à côté du
hangar de la ferme Rivenet
Musique de Guînes dans les années 20
D’autres
associations sont plus récentes mais ont su très vite se faire une place
et un nom allant jusqu’à acquérir une renommée internationale. Permettez
moi de citer l’association du camp du Drap d’Or qui fêtera dans quelques
mois le quatre cent quatre vingt dixième anniversaire de la fameuse
entrevue de 1520 entre François 1er et Henri VIII . Il est intéressant
d’observer à quel point le poumon associatif de la ville de Guînes a
évolué au fur et à mesure des années, subissant parfois les grandes
épreuves de la vie telles que les conflits mondiaux, les divergences
politiques ou les conjonctures économiques défavorables...
Dès le milieu du XIXe siècle plusieurs sociétés sont établies à Guînes.
En 1828
une poignée de Guînois se réunissaient pour donner naissance à « la
société philharmonique ». De nombreuses sociétés s’établissent durant
cette deuxième moitié du XIXe siècle bien avant la loi de 1901. Ainsi on
retrouve en 1857 l’existence d’un « cercle littéraire de Guînes ». De
nombreuses sociétés s’orientent vers l’exercice du tir: « La société des
arbalétriers de Guînes », « L’Union Guînoise », « L’Avenir ». Mais ces
premiers milieux associatifs n’ont pas pour la plupart, de lendemain bien
évident. Il faut attendre 1901 pour que le président du conseil
Waldeck-Rousseau autorise la création d’associations à but non lucratif.
Dès lors deux associations vont venir marquer la vie des Guînois, en
illustrant bien le conflit de l'époque entre laïcs et cléricaux. Il s’agit
de la société catholique de Gymnastique « la Jeanne d’Arc » (1908) et de
l’association laïque « La Patriote » (1909). Des courriers échangés entre
le président de la « Jeanne d’Arc », Auguste Leducq et le maire de
l’époque, Narcisse Boulanger (farouche défenseur de la Patriote),
illustrent les tensions visibles entre les deux sociétés de convictions
divergentes.
Par la
suite, des sociétés de tir continuent de fleurir mais cette fois-ci dans
une optique tournée vers la préparation militaire: « La carabine
Guînoise », « la société mixte de tir des sapeurs-pompiers » ou encore
dans un aspect plus ludique « la société de tir aux pigeons ». Cependant
la plupart d’entre elles ne se relèveront pas à l’issue du premier conflit
mondial.
Durant la
période de l’entre deux guerres il est surprenant de voir à qu’elle point
les divergences politiques qui frappent le pays se reflètent à Guînes sur
la vie associative. En effet beaucoup d’associations sont multipliées par
deux. Ainsi par exemple: d’un côté l’association laïque de l’amicale
Paul-Bert proposait une section de basket, de football et de théâtre et de
l’autre l’Union sportive des jeunes Guînois, association plutôt cléricale,
qui se composait également d' une section de football et de basket. Il
existait aussi au sein de cette société une section d’éducation populaire
issue du patronage qui produisait des pièces de théâtre
.
Equipe de l'Union sportive des jeunes Guînois
Section théâtre de l'amicale
Paul-Bert jouant “l'Ami Fritz” le 3 avril 1932
On dénombre aussi un certain nombre de
groupes religieux tels que le Patronage ou encore la Jeunesse catholique.
Le Patronage de Guînes au cran d'Escalles dans les années
30
Avec
l’arrivée de la deuxième guerre Mondiale et l’occupation de la ville,
certaines associations vont finalement se regrouper afin de pouvoir
surmonter les difficultés. Ainsi la section foot de l’Amicale Paul-Bert et
celle de l’Union sportive des jeunes Guînois fusionnent pour donner
naissance à l’ « Entente sportive de Guînes » en 1941.
Le second
conflit Mondial entraînera la disparition de nombreuses associations
cependant certaines d’entre elles se reconstruisent très vite, surmontant
les difficultés matérielles et financières comme ce fut le cas pour la
Patriote en 1945. On voit se créer beaucoup d' associations de quartier
dès les années 50-60. Ils viennent par exemple en aide aux veuves et aux
orphelins comme le comité du Parcage (plus tard on donnera aussi naissance
au comité du Batelage, de la haute et basse ville). On voit l’Union
Nationale des anciens Combattants créer une section pour les anciens de
39-45 puis les anciens d’Algérie. Plus tard, au fil des années se mettent
en place d’autres associations qui subsistent encore aujourd’hui: La
société historique (1957), l’amicale des anciens sapeurs-pompiers (1962),
l’Union sportive du Marais (1966), le club de l’âge d’Or (1971), l’étoile
vélocipédique (1978) ou encore le Camp du drap d’Or (1993)…
La vie
associative telle que nous la connaissons aujourd’hui résulte donc d’une
longue histoire. Elle a vu défiler de nombreux bénévoles qui ont animé et
encadré les associations, se succédant parfois du grand-père, au père
jusqu’au fils et aujourd’hui au petit-fils. Une histoire qui continue
aujourd’hui de s’écrire…
Jérémy PERON
Société Historique de Guînes
Venez découvrir les 18, 24 et 25 avril
2010 à la salle de la Maison de l’enfant de Guînes, une exposition
intitulée:
« Sociétés et Associations Guînoises de
1830 à nos jours »
ENTREE LIBRE ET GRATUITE
Horaires: 10H-12H, 14H-19H
(Possibilité de visites pédagogiques durant
la semaine du 19 au 24 avril pour les scolaires)
Renseignements au 06.83.43.06.83
Une photo "énigme" vous est proposée dans
les pages "Photos d'hier"
Retrouver les nom et prénom de
personnes présentes sur la photo d'une réunion du Club de l'Age d'or, au
foyer Joseph,
dans les années 1970.
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