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Au château de la Bien-Assise
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Au château de la Bien-Assise, en novembre
1806, la famille de Guizelin vient de recevoir une mauvaise nouvelle:
L'Architecte de leur demeure, Nicolas Ledoux, vient de décéder. C'est l'occasion
de se remémorer l'origine des lieux. |
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Commentaire
La Bien-Assise aujourd'hui |
En 1558, le duc de Guise
reprend Guînes
aux anglais.
Antoine Giucomeli (un
italien) qui commandait les troupes piémontaises de l'armée du duc reçoit en héritage les terres
de la bien-Assise.
Cela se passe au moment du
pays reconquis et le nom de Guicomeli va se transformer rapidement en
Giucomel.
En 1715,
la famille De Guizelin hérite
du domaine de la bien-Assise.
On peut affirmer que la
famille fit beaucoup pour Guînes et que c'est un peu grâce à eux qu'elle est
devenue ce qu'elle est aujourd'hui.
En 1806
: Charles-François de
Guizelin, premier conseiller général du canton de Guînes, fait construire ce
château sur l'emplacement d'une ancienne demeure seigneuriale
En 1951,
M. BoutoilIe René, possédant
les terres et la ferme en fait l'acquisition et redonne son unité à l'ensemble.
...et voici quelques années
(1961), les propriétaires décident de rénover la toiture. Lors des travaux, on
découvre une tuile particulière sur laquelle est gravée une inscription (?) |
Le château de la Bien-Assise
a été construit selon les plans d'un certain l'architecte: Claude-Nicolas
LEDOUX, (Architecte royal).
C'est à lui que l'on doit
aussi le
grand projet d'Arc et Senans en Franche-comté
les
octrois de Paris (portes)
de nombreux hôtels et petits châteaux de la région parisienne.
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Entrons
un peu plus dans les détails en nous repositionnant au début du XIXème
siècle. La
famille De Guizelin est en effet, sur le perron de la propriété. |
"Au Duc de Guise": l'unique ruine
du château !
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Madame Level et la servante du docteur
Cuisinier se rendent dans les caves du "Duc de Guise" pour inspecter la
voûte, vestige du château de Guînes, détruit en 1558. |
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Plan du château de Guînes |
L'origine du château de
Guînes remonte en 928 après J.C., lorsque Sigfrid le Danois décide d'édifier une
motte à Guînes et d'y construire un château de bois, entouré de
haies vives et
ceint d'un double fossé pour s'y mettre à l'abri en cas d'attaque. C'est là
l'origine du château fort de Guînes...
Sous les successeurs de Sifrid, Guînes et ses
environs acquirent une importance considérable. Dès le commencement du XIe
siècle, le comte
Manassès fonda dans les faubourgs de sa capitale, une abbaye de femmes de
l'ordre de Saint-Benoît. Ce monastère fut placé sous le patronage de
Saint Léonard.
À cette époque, la ville de Guînes renfermait
à l'intérieur de ses murailles trois paroisses, dont les églises étaient
consacrées à
Saint Bertin,
Saint Pierre et
Saint Médard. À l'extérieur, des remparts existaient également, outre
l'abbaye de Saint-Léonard, l'église de Saint-Blaise du hameau de Melleke, et la
léproserie de Saint-Quentin dans le hameau de Spelleke (au Tournepuits).
À la fin du XIe siècle,
Baudoin II fit construire en pierre de taille, sur le vieux donjon de Sifrid,
un palais de forme circulaire auquel il donna une très grande élévation. En
outre, il fit clore la ville de Guînes d'un mur de pierre, avec des tours de
défense à chaque porte.
Cinq ans après la
prise de Calais, le
22 janvier 1352,
le château de Guînes fut livré par trahison aux Anglais, et en
1360, le
traité de Brétigny abandonna complètement au roi d'Angleterre la ville et
son comté
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En juin 1520 se tient entre
Ardres et
Guînes le
Camp du Drap d'Or. Le roi de France
François Ier y
rencontre le roi d'Angleterre
Henri VIII. Guînes est alors anglaise, comme Calais. Cette dernière
est reprise en
1558 par le Duc de Guise qui décide alors la destruction totale du
château. Seule, la motte féodale subsistera ! |
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Voyons
comment Mme Level et la servante discutent devant les vieilles pierres de
l'ancien château-fort.... |
A l'estaminet, Bd Blanchard
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Dans les années 1930, M. Couteau peint des
fresques sur les murs du "bistrot" et a fort à faire avec la
propriétaire et une habituée des lieux pour faire reconnaître son art. |
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Commentaire
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A la fin du XIXe, début XXème siècle la ville de
Guînes compte de nombreux estaminets, bistrots et cafés. Ce sont des lieux de rencontres
surtout après le travail et les discussions y vont bon train.
François Couteau, peintre à Calais,
beau-frère de Sidney Bown, entreprend de décorer deux "cafés" de Guînes.
L'un, Boulevard Blanchard ( on y a compté jusque sept estaminets ou cafés!)
et l'autre sur la place principale de Guînes (Café de la poste).
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Admirons, dans la demeure de Maurice et Anne, les fresques de François
Couteau et écoutons ces dames en
grande conversation. |
A L'église
St-Pierre-es-liens
L'église de Guînes en 1660 |
A l'église, le curé, l'abbé Biguet, met à
l'honneur la neuvaine des Ardents grâce à
la relique du Saint-Cierge,
faisant ainsi référence à l'apparition de la Vierge Marie devant Lambert de
Guînes en 1105 et à la terrible maladie du "mal des ardents". |
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Commentaire
L'église St-Pierre-es-liens
de Guînes date du XIXème siècle. La première pierre fut posée en juillet 1822 par
Pierre Fourcroy, maire de la ville à l'époque. On utilise alors les pierres de
l'ancien temple protestant de Guînes pour construire l'église qui est édifiée
sur le site d'une ancienne église. |
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La légende
de Notre-Dame des Ardents, Arras
C'est à l'endroit où
s'élevait jadis la cathédrale d'Arras que se produisit au début du XIIème siècle
le Miracle de Notre Dame des Ardents.
Une terrible épidémie - le
mal des Ardents
-
sévissait dans la région. Nos
Pères dans leur détresse eurent recours à Marie.
La Vierge touchée par leurs
supplications envoya successivement deux ménestrels - Itier de Tirlemont et Normand de Saint Pol- avertir l'évêque d'Arras de Guînes, qu'elle viendrait
bientôt au secours de son peuple. Pour convaincre l'Evêque de leur mission sur
sa demande, ces deux hommes
-
jusque là ennemis mortels
-
se réconcilièrent sur
le champ.
A l'aube du 28 mai 1105,
ici-même en présence du prélat, la Vierge apparut aux deux ménestrels et leur
remit pour en avoir la garde, un cierge divinement, leur assurant que l'eau à
laquelle aurait été mêlée des gouttes de cette cire rendrait la santé à ceux qui
en feraient usage avec foi.
143 malades furent
immédiatement guéris. Telle fut l'origine du culte de Notre Dame des Ardents.
LAMBERT DE GUINES: évêque d'Arras de 1093 à 1115, témoin des apparitions de
Notre-Dame des Ardents.
Mal
des Ardents: le "mal des ardents" ou "ergotisme" est une maladie bien connue
qui a fait des ravages jusqu'au siècle dernier. Il s'agit d'une intoxication par
les alcaloïdes d'un champignon appelé "ergot de seigle", qui se développait sur
le seigle lors d'années pluvieuses.
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Nous pouvons évoquer la
relique du Saint-Cierge des Ardents vénérée à Guînes. Un des vitraux modernes
sur le côté de la nef
reprend
l'image de la vierge des Ardents.
L'église de Guînes possède
aussi un
mobilier riche avec plusieurs éléments classés à l'inventaire des monuments
historiques:
-Son orgue datant
de 1824 et construit par les Guilmant pour la paroisse St-Joseph de
Boulogne-sur-mer.
-La chaire
de vérité, véritable œuvre artistique datant de 1706. Il semble que cet ouvrage
remarquable fut racheté par Guînes lors des ventes d'église à la révolution de
1789 et proviendrait de la paroisse Sainte-Aldegonde de St-Omer.
-Un
bénitier en marbre gris, donné à l'église en 1648 par Guillaume Darcourt, un
ancien marguiller.
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Voyons
comment les paroissiennes accueillent la mise en place de cette nouvelle
neuvaine !
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A la Mairie
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En 1862, M. Victor Cuisinier prépare le
banquet d'inauguration de la nouvelle mairie et s'apprête à recevoir les
personnalités pour les inscriptions lorsqu'un événement inattendu survient.
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Commentaire
Premier hôtel de ville de 1812 à 1862 |
L'hôtel de
ville est aujourd'hui situé sur la place principale de Guînes mais il n'en
a pas été toujours ainsi. Il faut attendre 1776 pour entrevoir une
première forme d'organisation municipale à Guînes. Au fil des années
les lieux de réunion du conseil se succèdent et très vite le besoin d'un
établissement convenable se fait sentir. C'est en 1808 que la municipalité
fait l'acquisition d'une maison sur la place servant auparavant comme lieu
de cabaret. Après plusieurs propositions, un premier hôtel de ville voit
le jour en 1810
L'édifice servira
pendant trente ans
C'est finalement en 1862 sous le
mandat de Barthélémy d'Angerville, qu'un nouveau bâtiment voit le jour d'après
les plans de Noël Pichon, architecte de la ville de Guînes |
La bénédiction du
nouvel édifice aura lieu le 1er mai 1864 par l'Abbé Monteuius et l'inauguration
le 17 juillet de la même année.
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Nous assistons à un incident truculent entre
une guînoise bien trempée et les représentants de
l'ordre. |
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Durant la grande Guerre, Guînes devient garnison
belge, sous les ordres du Major Michaux, forte personnalité. La vie des
habitants devient de plus en plus difficile (manque d'argent, de
nourriture et de travail,...). Certains d'entre eux viennent se plaindre au
commandant des lieux.
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Commentaire
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En 1914, la ville de
Guînes est une petite cité ouvrière de 4400 habitants dont la force
économique repose essentiellement sur l'agriculture.
Durant cette guerre de
grands sacrifices, la ville de Guînes est ville de garnison pour l'armée
belge (de 1914 à 1917).
La ville de Guînes est
calme; le commerce est nul; il faut un sauf-conduit pour sortir de Guînes;
250 guînois partent à
la guerre.
Guînes devient dès lors
ville de garnison et un va et vient de troupes belges va se renouveler
régulièrement. Les revues de troupes ont lieu sur la Grand-Place.
La vie religieuse
s'adapte: les messes sont dites tantôt en français tantôt en flamand. Les
fêtes nationales belges sont organisées à Guînes dans un entrain endiablé
qui choque plus d'un habitant.
Les soldats belges
consolent les guînoises; les médecins belges soignent gratuitement les
habitants depuis que le docteur Matringhem est parti sur le front.
La vie locale est
toujours rythmée par les événements religieux et les trop fréquents
conseils de révision. |
- entre 1915 et 1917 :
47 mariages enregistrés;
- en 1918, 15 mariages
franco-belges sont enregistrés et ce, un an après le départ des troupes
belges.
- en 1921, on rapatrie
le premier poilu mort aux armées et on inaugure en grande pompe le
monument aux morts.
Au total, 169
guînois sont morts pour la France. |
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Nous assistons
aux doléances de quelques guînoises et d'un
guînois bien "imprudent" |
Crédit photo: J-L Bodart
Société Historique de Guînes
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